Lofofora ǂ Ces autres ‘premières fois’ de Reuno Wangermez que vous ne lirez pas dans Rock Hard (Pt. 2)

Dans la première partie de ces Premières Fois, nous vous expliquions comment nous en étions arrivés à publier ici un article qui n’aurait jamais dû voir le jour (ou plutôt qui aurait dû paraître dans Rock Hard, sauf que ça avait déjà été fait, enfin bref). 
Ça, c’est la magie de la presse indé, p’tit.
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Mais ce n’est pas fini. Pas encore. Prends ton cachet, et accroche-toi.
Reuno, de Lofofora, continue de se mettre à poil, ici et rien que pour toi (quelle allure). 
Vous n’êtes pas au bout de vos surprises, bande de petits voyeurs.


"La Tête contre les Murs" (vidéo capturée)


PARTIE N°2
Histoires d’assassins, de pinède, de ridicule et de jupe qui vole


Ton premier groupe ?
Reuno Wangermez : Ça date de ma période de vie à Nice, au lycée. Je venais juste d’arriver. Un mec vient me brancher dans la cour. On devait être quatre ou cinq à avoir des dégaines pas comme les autres – c’était les mocassins blancs à l’époque. Nous, on était plus rangers et blousons en cuir. Et donc ce type vient me voir, j’avais un grand manteau avec un patch Sid Vicious is dead. Il me dit : « J’aime bien ta dégaine, tu veux pas venir chanter dans mon groupe ? Moi je suis à la basse » (petit rire). Et voilà. C’était parti. On s’appelait Les Assassins. C’était, je précise, avant le groupe Assassin. C’était aussi en rapport avec Les Hashischins, le club des écrivains qui fumaient des pétards au XVIIIème siècle. 
Les Assassins, ça a duré six, huit mois. Et puis après, les copains là... je me suis rendu compte qu’en fait, ils aimaient bien essayer toutes sortes de drogues (il pouffe). Enfin, ils étaient partis pour… et là je me suis dit : « Bof – je vais peut-être faire autre chose, en fait. » (rire).

Ta première répétition ?
Avec Les Assassins. J’avais emprunté un ampli Vox AC30, et j’avais un micro en plastique qui servait au départ à enregistrer sur dictaphone k7. Ça sonnait de merde.
Initialement j’ai chanté avec Les Assassins parce qu’ils me l’avaient demandé, mais bon, c’était un peu une habitude dans ma vie, et ça depuis toujours : enfant, je chantonnais tout le temps. Ma mère chantait sans arrêt à la maison, mon père aussi. Je vivais dans ces choses-là. J’ai été élevé dans la musique, et on en écoutait beaucoup chez nous, même si mes parents n’étaient pas musiciens. Et cette tendance que j’avais se manifestait jusqu’à l’école : je chantais vachement plus que mes copains dans la cour... même quand je jouais avec eux ! Je sais pas, exemple : on jouait aux soldats, bon, eh bien même à ce moment-là je fredonnais des trucs… De là à te dire que je n’ai pas stressé sur la première répétition avec Les Assassins, là non. Je n’étais quand  même pas rassuré. J'avais même un peu de stress, car je ne savais pas trop ce qu’on attendait de moi. J’avais découvert le punk rock six mois avant et en plus, ils avaient décidé de me faire chanter un titre des Ramones que je ne connaissais pas à l’époque : « Pinhead ». Depuis, à chaque fois que j’entends ce morceau, ça me fait un peu marrer.


Ton premier concert avec Lofofora ?
Phil (NDLA : Phil Curty, éternel de Lofo) faisait partie d’un groupe punk rock français à la Toy Dolls où il était bassiste et chanteur, ça s’appelait Les Chétifs. Ils n’avaient pu donner un concert de soutien à des associations antifa pour des mal-logés si je me rappelle bien - dans le XXème je crois, vers Bagnolet. Ça se passait dans un squat. C’était au tout début de Lofo. Nous avons dû jouer alors six ou sept morceaux, en 1992 ou 1993.  On s’appelait encore Lofofora Therapy à ce moment-là (NDLA : sous ce nom : enregistrement épars, dont  un format k7 en 1990). Bref. Je ne crois pas avoir ressenti le trac à ce concert, je ne l’ai jamais trop ressenti de toute manière. Monter sur une scène, c’est pas le truc qui me fout le plus la trouille. Bon évidemment, je ne devais pas être trop sûr de moi non plus sur le moment… mais une fois que tu y es, de toute façon, qu’est-ce qu’il te reste à faire que faire du mieux possible ? Alors tu fais, et puis c’est tout. Je me dis toujours ça au moment de monter sur scène : plus le moment de se poser des questions. Voilà, j’ai la chance de ne pas trop « traquer »… surtout comparé à certains copains qui vomissent avant d’y aller. À côté, je m’estime heureux finalement (rire) !

Ta première tournée ?
C’était avec Lofo. Comme pour les premières dates de tout le monde, c’est le plan démerde : chacun vient avec son ampli, dans sa  bagnole, etc. Donc, c’était plus des dates éparses qu’une vraie tournée, étalées en région parisienne – genre un concert tous les trois mois, un truc comme ça. De l’auto-management pur. Un copain nous trouvait nos premières dates – il est devenu psy, depuis (rire).


Prenez place, monsieur.


La première fois que tu t'es senti idiot sur scène ?
Ah ! C’était horrible ! La première et la pire fois, au tout début de Lofo. Nous avions eu la chance d’ouvrir pour Iggy Pop lors d’une tournée de sept dates en France, pour American Caesar. C’est un album fabuleux en plus, un de ses meilleurs ! Les ballades sont prenantes, l’énergie, tout... bref, Iggy, c’est le taulier ! Un honneur incroyable pour nous. Mais seulement à l’époque, Lofofora ne jouait que dans des bars, des petits clubs, les retours on ne connaissait pas. Et là, on se retrouve avec Iggy Pop au Zénith de Caen ! Et c’était complet ! Nous faisions alors quelque chose de très différent des standards rock. Pas encore « digérée » culturellement, notre mixture « groove et bourrin » ; pas encore acceptée comme ça a été un peu plus le cas ultérieurement. Là, le public nous trouvait soit trop rap, soit trop groove, soit trop machin… Bref, c’était pas acquis. Et là, au premier rang, un mec me lance un truc du genre « va niquer ta mère ». Moi, je commence à me prendre la tête avec lui, mais… au micro ! Ce que je lui disais sortait en façade ! « Qu’est-ce t’as ? Je vais te péter la gueule », etc., je lui sortais des conneries comme ça... Résultat : il y avait plus de deux mille personnes qui se demandaient de quoi et à qui je parlais à ce moment-là. J’ai mis un froid, et le reste du concert a été horrible. J’avais super-mal réagi, avec le recul… En fait il y avait du monde, la pression, et je me sentais tendu du string, un peu. C’était la force de l’opportunité qui se présentait  à nous – et pour le coup, oui, tu as un peu le trac sur l’action ! Mais bref. Les gens ont eu le sentiment que je leur gueulais dessus, que je leur en voulais… Alors déjà que le public devait faire un effort pour nous accepter, là, il n’avait plus du tout envie. Par la suite je m’en suis voulu, mais voulu… j’ai eu l’impression d’avoir gâché un truc énorme. J’avais honte. J’ai disparu direct pendant trois quarts d’heures en sortant de la scène. Je me planquais. Dans les rideaux, les cordes, les mécaniques d’arrière-scène (rire)… je me suis trouvé con. 
Je ne suis pas vraiment moins con depuis, d’ailleurs (rire).

Ta première groupie ?
Aaaah… Y a bien eu une fois... c’était mignon en fait. Une fille est montée sur scène, elle a slammé, en jupe. J’ai eu une vue assez… rigolote quoi, tu vois. J’ai fait  « ouah ! » - ah elle était vraiment mignonne, la petite. 


Jupe provençale à godets

Juste après, son mec lui dit que je l’avais matée. Bon - calmos hein, j’avais pas non plus fait une tête de gros dégueulasse, j’en avais plus rigolé qu’autre chose… Et là, la petite, elle remonte sur scène, me roule une galoche et re-slamme ! J’ai dû louper un bout de couplet à ce moment-là (rire). J’étais un peu désolé – y avait son gars, quand même ! Lui, il a excusé le truc : bof, pas grave, rock’n’roll. Tout ça je l’ai raconté à ma copine après, et elle m’a dit : « ça fait partie du boulot » (rire)
Après tu sais.. sur le fond, nous n’avons jamais été un groupe à groupies. C’est pas trop l’ambiance de la maison. Pour tout dire, je trouve ça assez rabaissant pour un chanteur de passer au « service après-vente ». Être réduit à être un objet sexuel ça peut être rigolo avec quelqu’un que tu connais, mais bon (petit rire) - sinon, pas trop je trouve ! Et puis... surtout, c’est rabaissant pour la nana, non ? L’étiquette « groupie », j'te raconte pas : « t’es connu, je me fais niquer, super »… Y a un truc qui me dérange là-dedans, quand même.
(NDLA : nous aussi, c'est clair, mais bon - c'est p't-être aussi parce qu'on n'a jamais eu de groupies, nous.)

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M POKORA : l'enquête !
(Jeu sans huissier)

Sur ces paroles de sagesse se termine la séance « vérités » de Reuno… sans qu’ait tout à fait été balayée la question de la présence de M Pokora dans la Partie n°1, à redécouvrir ici.
Ceux des adeptes de Lofo qui m’interpellent sur cette allusion curieuse autant qu'étrange pourront enquêter jusqu’au bout de la nuit, après examen des deux indices clefs suivants, que je leur livre tel le Pétainiste moyen :

-          Initials PB
-          2002-2009

Le premier qui trouve gagne une batterie pour enfant (cassée).


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> REUNO WANGERMEZ ONLINE
- Madame Robert Facebook


MERCI :
@ Reuno - pour ce moment (et ce n’est pas rien)
@ Philippe Lageat - pour la liberté - Rock Hard pawa !


#reunowangermez
#lofofora #mudweiser #madamerobert
#nimportequoi
#premieresfois





Commentaires

  1. Batterie, Pierre Belleville ! ;)

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  2. Pierre Belleville, l'hirondelle qui ne fait pas le printemps !

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  3. Pierre belleville ...feat kerry james

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  4. Dites donc - seriez point en train de monter un projet commun d'agence de détectives privés ? J'vous sens chauds, les boyz. #epatant #sherlockholmesback #balancetoncolumbo

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