Christian Death ǂ 'Iconologia' : Deux ou trois choses que George Belanger nous a dites
Et Christian Death fut. Une nouvelle fois.
Un soir de 1993, au Patriot Hall (Los Angeles).
Cette nuit est presque celle du vrai Christian Death, du nom de cette formation prototype du gothique américain. De noires inclinations punk, une acidité de guitares unique, sur le tard renommée death rock.
Nuit de 1993, le bouillon des racines. Trois membres historiques (sur quatre) présents ce soir-là, sur la scène de L.A.. Rozz Williams (déclamation, androgynie), Rikk Agnew (guitare stridente, 1981-1982) et George Belanger (frappe sans merci) : les tenanciers d'une vérité première, secondés par le vaillant et créatif bassiste Casey Chaos (Amen, Scars On Broadway). Une histoire courte, et dont toute l'arrière-cour n'est pas forcément connue. Le sera-t-elle jamais ? L'art demeure tandis que la vie des hommes s'enfonce dans l'oubli. Mais aujourd'hui se disent des petites choses de cette vie. Ici même. Belanger, seul acteur permanent du Christian Death de 1979-1982 avec Rozz et James McGearty, livre quelques souvenirs de l'époque du retour, quelques fragments d'existence.
Ces petits évènements de la vie qui ont amené à.
_
Entretien avec George Belanger réalisé le jeudi 19 avril 2018
Ce soir de 1993 au Patriot Hall, le son "des origines" réexiste. Purement, simplement - un court instant. Il est sans doute des cris trop intenses pour qu'ils durent, et rareté fera le précieux.
Il n'existe en réalité qu'un seul album studio du Christian Death originel, Only Theatre Of Pain (1982), auquel s'ajoutera la trace première, crue et plus courte, Deathwish.
Only Theatre Of Pain, donc : le disque du jaillissement adolescent, bruit de l'incertitude identitaire. Un son que ce line-up d'époque, en 1993, réinvestit avec fougue et fait renaître tout au long de ce concert, immortalisé par une vidéo (Cleopatra Rec., en VHS) et un son live sorti sur Triple X à la mi-novembre 1993. Mais alors que Valor Kand (historiquement : second collaborateur principal de Rozz) poursuit son petit bonhomme de chemin avec "son" Christian Death (un bonhomme qui ne s'est jamais arrêté après la décision de Williams de ne plus s'investir dans l'entité collective - départ en avril 1985), qu'est-ce qui a pu amener cette synergie "des origines" à revivre ?
Revivre, oui. Car Iconologia est plus qu'un simple album live. Il contient de nouveaux titres. C'est une chimie de groupe, en pleine réinvention.
Peut-être aurait-il pu y avoir d'autres lendemains, peut-être que le Christian Death le plus proche humainement et musicalement de l'ère 1981-1982 aurait pu réexister jusqu'à s'engager complètement, définitivement sur une voie créative inédite et qui dépasse le court terme.
Comment se sont-ils retrouvés ? D'où venaient ces morceaux inédits, "Cry Baby" et "Some Men The Other" ? Nous avons demandé à George Belanger de nous conter l'histoire, et voici ce qu'il a accepté de nous dire.
Icolonologia comprend de nouveaux morceaux de ce Christian Death si proche des origines : un Christian Death raw et à vif, qui aurait pu, dû réexister. Les choses étaient engagées en ce sens, et les musiciens impliqués à l'époque en avaient sous le pied. La preuve est sur l’album live lui-même : « Excommunicamus », une ambiance introductive fascinante, fabriquée par Casey - et deux nouveaux morceaux : les enflammés « Some Men The Other » et « Cry Baby », composés par le quatuor.
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Un soir de 1993, au Patriot Hall (Los Angeles).
Cette nuit est presque celle du vrai Christian Death, du nom de cette formation prototype du gothique américain. De noires inclinations punk, une acidité de guitares unique, sur le tard renommée death rock.
Nuit de 1993, le bouillon des racines. Trois membres historiques (sur quatre) présents ce soir-là, sur la scène de L.A.. Rozz Williams (déclamation, androgynie), Rikk Agnew (guitare stridente, 1981-1982) et George Belanger (frappe sans merci) : les tenanciers d'une vérité première, secondés par le vaillant et créatif bassiste Casey Chaos (Amen, Scars On Broadway). Une histoire courte, et dont toute l'arrière-cour n'est pas forcément connue. Le sera-t-elle jamais ? L'art demeure tandis que la vie des hommes s'enfonce dans l'oubli. Mais aujourd'hui se disent des petites choses de cette vie. Ici même. Belanger, seul acteur permanent du Christian Death de 1979-1982 avec Rozz et James McGearty, livre quelques souvenirs de l'époque du retour, quelques fragments d'existence.
Ces petits évènements de la vie qui ont amené à.
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Entretien avec George Belanger réalisé le jeudi 19 avril 2018
Ce soir de 1993 au Patriot Hall, le son "des origines" réexiste. Purement, simplement - un court instant. Il est sans doute des cris trop intenses pour qu'ils durent, et rareté fera le précieux.
Il n'existe en réalité qu'un seul album studio du Christian Death originel, Only Theatre Of Pain (1982), auquel s'ajoutera la trace première, crue et plus courte, Deathwish.
Only Theatre Of Pain, donc : le disque du jaillissement adolescent, bruit de l'incertitude identitaire. Un son que ce line-up d'époque, en 1993, réinvestit avec fougue et fait renaître tout au long de ce concert, immortalisé par une vidéo (Cleopatra Rec., en VHS) et un son live sorti sur Triple X à la mi-novembre 1993. Mais alors que Valor Kand (historiquement : second collaborateur principal de Rozz) poursuit son petit bonhomme de chemin avec "son" Christian Death (un bonhomme qui ne s'est jamais arrêté après la décision de Williams de ne plus s'investir dans l'entité collective - départ en avril 1985), qu'est-ce qui a pu amener cette synergie "des origines" à revivre ?
Revivre, oui. Car Iconologia est plus qu'un simple album live. Il contient de nouveaux titres. C'est une chimie de groupe, en pleine réinvention.
Peut-être aurait-il pu y avoir d'autres lendemains, peut-être que le Christian Death le plus proche humainement et musicalement de l'ère 1981-1982 aurait pu réexister jusqu'à s'engager complètement, définitivement sur une voie créative inédite et qui dépasse le court terme.
Comment se sont-ils retrouvés ? D'où venaient ces morceaux inédits, "Cry Baby" et "Some Men The Other" ? Nous avons demandé à George Belanger de nous conter l'histoire, et voici ce qu'il a accepté de nous dire.
George Belanger - 1993 (photo : Edward Colver / source: Belanger FB) |
Et vint 1993. Un jour, ils renouèrent.
Presque tous.
George :
« À l’époque, Rikk et moi nous
étions retrouvés pour œuvrer sur quelques projets triés sur le volet. Une
après-midi, je me rends chez lui et quand j’arrive, il est au téléphone. Je m’assois.
Rikk me regarde et me glisse qu'il a Rozz au bout du fil. »
Tout redémarre.
« ‘Nous
voulons savoir si tu es intéressé pour donner un show de Christian Death’ ,
dit Rikk.
‘Bien sûr’,
ai-je répondu, et Rikk et moi acceptons alors de voir Rozz pour en parler.
Tous deux, nous le rencontrons par la suite à L.A. Rozz nous fait alors comprendre
clairement qu'il ne souhaite pas que James (NDLA :
McGearty, bassiste de la première époque) soit impliqué. »
Et Casey Chaos entre dans la danse.
Démarre alors l’organisation
matérielle d’une résurrection.
« Casey était un ami de Rikk, et c’est ce qui nous a amenés à le retenir pour les parties de basse. Rikk et moi nous sommes rendus au domicile de Casey,
où il m’a été présenté. Nous sommes devenus amis quasi-instantanément.
C'est alors que nous avons parlé avec Dan Van Patten. Il avait son propre studio, à Fullerton. Ce studio allait devenir l'endroit où nous nous retrouverions pour répéter et faire revivre les chansons, accompagnés par moult conversations de personnes autour de nous.
C'est alors que nous avons parlé avec Dan Van Patten. Il avait son propre studio, à Fullerton. Ce studio allait devenir l'endroit où nous nous retrouverions pour répéter et faire revivre les chansons, accompagnés par moult conversations de personnes autour de nous.
Nous
avons décidé par la suite d'enregistrer un album live pour Triple X, car Rikk
et Rozz étaient sous contrat avec eux. Mais Brian, de Cleopatra, souhaitait
être impliqué dans l'aventure (NDLA :
Cleopatra, label qui sortira en 1993 et 1994 deux nouveaux albums studio d’une entité
portant le nom ‘Christian Death feat. Rozz Williams’ – deux disques excellents
et fort différents en style : The Rage Of Angels et The Path Of Sorrows, qui
n’impliquèrent pas les musiciens originels autour de Rozz mais d’autres
personnes de son sérail personnel et artistique, parmi lesquelles Eva O [Super
Heroines] et William Faith [Faith & The Muse]). Dans ce contexte, nous
avons convenu que le concert serait aussi filmé et que la trace vidéo serait
publiée par Cleopatra. »
Rozz Williams - Iconologia booklet - Triple X, 1993 (photo : Edward Colver) |
Icolonologia comprend de nouveaux morceaux de ce Christian Death si proche des origines : un Christian Death raw et à vif, qui aurait pu, dû réexister. Les choses étaient engagées en ce sens, et les musiciens impliqués à l'époque en avaient sous le pied. La preuve est sur l’album live lui-même : « Excommunicamus », une ambiance introductive fascinante, fabriquée par Casey - et deux nouveaux morceaux : les enflammés « Some Men The Other » et « Cry Baby », composés par le quatuor.
Donc, ensemble, Rozz, Rikk, George et Casey avaient engagé quelque chose et c’était cela qui était en projet : dépasser Iconologia, remettre
Christian Death en selle. En somme, redevenir Christian Death.
In fine, il n'en sera rien.
In fine, il n'en sera rien.
« Avec
tout cela à l’esprit (NDLA : l'organisation des répétitions, les projets de nouveaux titres), est arrivée dans la boucle une discussion à propos de l’enregistrement
d’un nouvel album studio avec ce line-up. Nous nous sommes donc revus aussi pour
écrire de nouvelles chansons ensemble, avant de les jouer lors du show
live. Nous étions donc très occupés. Les chansons que tu cites proviennent bien
de cet effort commun, produit à l’époque.
Nous
avons mis en place une séance photo avec Edward Colver. Les photos qui en sont
sorties sont absolument géniales. Peter, de Triple X (NDLA : Peter Heur), a mis en place une interview avec
Dave Thompson, d’Alternative Press, pour
réaliser une interview avec Rozz et moi-même. Dave a également écrit ce texte
brillant dans le livret d’Iconologia
(NDLA : à lire absolument).
Nous
avons donné le show, mais certaines choses n'ont pas fonctionné. Celles-ci sont
d’ordre personnel pour les personnes impliquées, et je ne parlerai pas de ça. Il n’est
pas question de blâmer qui que ce soit. Le disque, au final, a été publié concomitamment
à la vidéo. »
Fin d'une histoire, dont il ne reste « que » Iconologia : un disque, un film, un bruit américain et le souvenir d'un âge d'or perdu à jamais. Le 1er avril 1998, Rozz Williams fait ses adieux au monde.
Fin d'une histoire, dont il ne reste « que » Iconologia : un disque, un film, un bruit américain et le souvenir d'un âge d'or perdu à jamais. Le 1er avril 1998, Rozz Williams fait ses adieux au monde.
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> CHRISTIAN DEATH - ICONOLOGIA (LIVE)
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